L’aéroport cesse d’être un endroit ordinaire formaté par des temps d’attente, des histoires de transit. Il possède, par définition, une ampleur internationale. Dans cet univers, l’effervescence est bannie et la diversité éclipsée il ne reste que des solitudes. Seules quelques silhouettes vagues ou bien alignées tiennent le haut de l’affiche. À d’autres moments, ces lieux feront miroiter toute une société de consommation. C’est aux boutiques de luxe, en enfilade, de produire des effets subtils. L’idée du centre commercial a été rapatriée en bordure du tarmac et il se produit désormais d’autres tensions, d’autres frictions. On se grise de shopping, d’élégance et on sort des règles de l’art du voyage. L’état d’esprit observé à Honk-Kong se maintient à Doha, à Orly… Il participe à l’élaboration de standards et rejoint du même coup quelques utopies ratées. On a rêvé l’aéroport comme un lieu de rencontres, de culture, d’échanges entre les différents peuples qui s’y croisent. On n’y a pas réussi.